Le 10 Octobre, Arte nous a présenté l’énigmatique « TYPE : RIDER, une aventure typographique», une création de Cosmographic, produite par Ex-Nihilo et Arte, et publiée par Bulkypix.
Arte qui se lance dans la production de jeux vidéo ? Pas si étonnant, la culture de la chaîne en est parfois imprégnée, les fans du magazine Tracks ne me contrediront pas.
Le pitch du jeu reste lui aussi énigmatique : vous incarnez les deux points de la ponctuation, et vous évoluez dans un monde construit avec les lettres des différentes polices, à la recherche d’information sur l’histoire de l’écriture et de l’imprimerie. Hum…OK, je vais besoin d’en voir plus pour me faire une idée…
OUI aux trailers !
C’est là que le projet devient intéressant ! Le trailer, magnifique visuellement, accompagné d’une bande son poétique, est impeccable. Là où le pitch pouvait laisser quelques doutes, la bande-annonce nous plonge immédiatement dans l’ambiance, on comprend très vite le gameplay et l’univers dans lequel le jeu va nous plonger.
On est ici dans une démarche très proche de l’industrie cinématographique, avec des techniques de teasing déjà bien exploitées par Assassin’s Creed et par GTA.
C’est bien réalisé, ce n’est pas juste une vidéo de démo, et ça donne envie de tester le jeu.
C’est quoi au juste un jeu ?
Et je m’aperçois tout à coup que j’avais peut-être oublié trop vite ce qu’on peut attendre d’un jeu ! Perdu dans l’univers frénétique des casual games, skill games et autres social games, où le but ultime est de battre ses amis grâce à des vagues d’effort compulsifs, addictifs, parfois épuisants, souvent sans fin, j’avais oublié que le jeu pouvait aussi nous transporter dans un monde imaginaire, féérique et beaucoup plus reposant.
Par opposition à Candy Crush, Type : Rider invite le joueur à se promener dans un monde plein de jeux de lumières et de musique lyriques, en prenant son temps, en se laissant bercer par sa propre progression. Même le gameplay, créé par ces 2 points intimement liés l’un à l’autre, renforce ce sentiment de fluidité de d’harmonie.
Jeu à contre-courant ou jeu innovant ?
Type : Rider nous rappelle donc qu’un jeu mobile peut aussi être reposant et immersif, comme certains titres que l’on a l’habitude de trouver sur console. En choisissant un modèle de distribution payante, le jeu s’inscrit ici aussi à contre-courant : c’est un pari risqué, aujourd’hui où le freemium représente plus de 70% des revenus des applications mobiles.
Sur le site d’Arte en revanche, vous pouvez tester gratuitement les 5 premiers niveaux, ce qui est assez inhabituel pour un jeu mobile / tablette présenté en payant.
Enfin, ce n’est peut-être que le premier niveau de l’aventure pour Cosmographic, qui prévoit d’insuffler une dynamique transmedia à son projet, avec une déclinaison du jeu sur écran géant, où l’utilisateur pourra cette fois-ci construire lui-même le niveau en disposant les lettres sur l’écran, ainsi qu’un jeu social déjà disponible sur facebook.
Un pari culturel réussi par tous les protagonistes, salué par une très bonne note sur les stores, qui apporte un peu de douceur dans ce monde de… bonbons
